Quelques mots entre pêcheurs.
Le 17 mai 2024 je suis retourné sur un plan d’eau que je connais depuis peu et qui malgré très peu de touches m’a déjà gratifié de quelques jolis poissons (sandre, brochet, black-bass). Le temps de préparer mon float-tube et tout mon matériel, j’ai discuté avec trois carpistes qui étaient en train de s’installer. Nous avons évoqué la présence de silures dans ce plan d’eau, ils ont ainsi répondu à la question que je me posais quant à leur présence…
»Il y a de très gros spécimen, plus de 2,30m! » d’après l’un d’eux qui en aurait déjà pris d’aussi gros. Mais aujourd’hui je n’ai pas prévu de traquer de gros silure en float-tube.
Comme je n’ai pas apporté de matériel robuste pour une traque spécifique, je me dis qu’il faudra que je prévois une journée de pêche aux leurres pour tenter d’en débusquer. Malgré tout, je cogite un peu le temps de me mettre à l’eau et je décide de commencer en utilisant une belle bouchée, autant tenter de prendre un joli brochet plutôt que d’utiliser un trop petit leurre et risquer de piquer un sandre sur son nid.
Me voilà donc parti depuis la mise à l’eau en ayant prévenu les carpistes que je passerai par-dessus leurs lignes pour rejoindre une zone à explorer.
En fait ils m’ont vu arriver puis faire demi-tour…
Plutôt que de partir de suite au plus loin, j’ai commencé à lancer mon tandem gros spinnerbait/leurre souple dès que je me suis mis à l’eau. Je n’avais pas encore parcouru 50 mètres, et je devais lancer pour la dixième fois lorsque j’ai reçu un coup ferme et puissant dans la canne. En une fraction de seconde j’ai ferré assez fort et dans le même temps la tresse s’est tendue et le poisson est parti à grande vitesse, bâbord toute!
Quelques secondes de doute qui m’ont fait penser à un gros brochet puis j’ai eu la certitude d’avoir piqué un silure. Une telle puissance ne pouvait venir que d’un glane. J’allais donc devoir lutter contre ce gros silure en float-tube.
Ma canne, mon moulinet, ma tresse, mon montage, tout allait être mis à rude épreuve.
Mon matériel mais aussi ma condition physique! Les bras ont tétanisé, la bouche est devenue pâteuse. J’ai dû sans cesse palmer contre lui pour éviter qu’il ne rejoigne des obstacles, des bouées avec leurs amarres, des arbres en bordure. C’est la manière dont il était piqué qui a créé ce défi physique. Si ce poisson avait tiré aussi fort en étant piqué à la gueule, je me demande quelle taille il aurait eu!
Un silure qui ne se rend pas.
Après environ 30 minutes il a commencé à monter sous la surface, il créait des remous impressionnants qui me laissaient perplexe, pourrais-je le tenir une fois ramené à portée de main?
L’étape suivante. J’ai vu la queue du silure sortir de l’eau: elle était tout au plus à 1.50 mètre de l’endroit où la ligne entrait dans l’eau. Un poisson de seulement un mètre cinquante pourrait-il me tenir tête de la sorte? Non! ce n’est pas possible. J’ai poursuivi le combat en faisant preuve encore plus d’autorité car je trouvais désormais le temps long.
Ma canne était cintrée comme aucun vendeur n’oserait la faire plier pour convaincre un client de sa résistance! Pour avoir un aperçu, regardez cette vidéo.
Après de très longues minutes, j’ai enfin réussi à descendre de mon float-tube pour saisir le bas de ligne, mais comment procéder? Une canne en main, un float-tube à ne pas laisser partir, un poisson encore capable de faire un démarrage. Le risque de provoquer une catastrophe pour moi et mon matériel existait bien!
Au sec, enfin!
Deux pêcheurs du bord qui ont observé mes déplacements désordonnés ont compris que j’avais maille à partir avec un client. Ils ont finalement arrêté de pêcher et l’un d’eux a même fait un »live » avec un ami. Dommage, je ne lui ai pas demandé ses coordonnées pour qu’il partage la vidéo avec moi. C’est l’un d’eux qui m’a aidé à échouer mon float-tube et à hisser le silure sur le bord.
Et voilà, finalement le silure a abdiqué et a accepté de se retrouver au sec pour une séance photos et la prise de mesure que j’ai filmée. Il rejoindra ma galerie photos de carnassiers.
Certes le silure n’a pas une gueule de porte-bonheur, mais il est puissant et ne se rend qu’après avoir combattu jusqu’au bout!